Tsé, La Ralentie (OS.028)
released March 23, 2008
Composed & built with a laptop and a
microphone during March—April, 2007
in a noisy room in Berlin, Germany.
Rearranged in Paris, June, 2007. Mixed
and mastered by Norscq, late June—
July, 2007
All lyrics and music by
Guillaume Ollendorff except:
Kaputt—title and idea taken from Curzio
Malaparte’s book Kaputt, written in 1944.
La ralentie—text taken from a poem
by Henri Michaux (in Plume, 1938,
Gallimard, Paris).
Negativ Nein—lyrics from a song by
Einstürzende Neubauten and sounds
taken from Man with a plan,
on Norscq’s album 5 Streams (OS.018—
guitar: Arnaud Durand, bass: Norscq,
percussions: Nicolas Lelièvre).
© 2008, www.optical-sound.com—OS.028
A big thank to Norscq, the musician therapist—
I don’t think I would have achieved it without you.
Thanx & Love to Servo, Julia Borchert, Tim Hecker,
Cristelle Barillon & JD, Christina Ribes, Mathieu Tank,
Olivier & Anne, Adeline for their mental support.
Respect to the Optical Sound crew.
Graphic design & photos:
Claire Moreux & Olivier Huz, Lyon
Smashed car & spotlights installations:
courtesy students of Besançon Art School
Avec le concours du ministère de la Culture
et de la Communication – DRAC Alsace
Description
L’album de Tsé, La Ralentie, est arrivé hier. Tsé est un ami, qui vit à Berlin. Et hier en visitant l’expo Nieves, j’ai vu Isabelle Boinot qui m’en a parlé. Coïnicidence ? En tout cas, après une écoute rapide, l’album a l’air beau, s’envolant vers des territoires différents du dub électronique des sorties précédentes. Tsé y chante comme s’il était en train de faire son dernier disque et c’est ainsi que tous les disques devraient être faits. Et la pochette est somptueuse, impeccable.
Il y a quelques années que Tsé s’était tu. Quelques années entre un premier album pétri de dub électronique lignée rhythm & Sound (Ghost dub, paru sur Opulsion Records) et ce La Ralentie, au titre inspiré par un poème d’Henri Michaux. Quelques années où Guillaume Ollendorf, de son vrai nom, a papillonné aux côtés de Colder, puis entre Paris et Berlin où il séjourne désormais, se consacrant également à un projet duo, sorte de version pop et digistep de Suicide, baptisé Dust and Chimes. Quelques années, surtout, que ce musicien aux horizons musicaux si diffus a mis à profit pour concocter un album éminemment personnel et dense, où derrière des lignes musicales ambivalentes, à la fois ouatées et tendues, percent l’irradiation d’influences latentes. Celle de Berlin, sa nouvelle ville, qui se creuse dans cette musique électronique de chambre, aux climats post-ambient méditatifs, sobres, et louvoyant entre guitares saturées et gravas digitaux épars (« Car song »). Celle d’une ville qui transparaît dans les textes détournés du « Negative nein » de Einstürzende Neubauten et qui se devine encore dans l’impression de fin de cycle emprunté au noir « Kaputt » de l’écrivain fasciste puis anti-fasciste Curzio Malaparte dans le titre introductif. Ni désabusé, ni enthousiaste, Tsé est le témoin privilégié de sa propre existence, et ce disque témoigne de ce constat. La voix y est très présente, fragmentée, centrale (comme sur « Motto »), posée avec ce détachement soigné et elliptique très cold-wave. Les influences dub sont encore là (« Hübsche muzik », « Such a thing »), mais les climats sonores sont désormais plus distillés, plus profonds, se rapprochant davantage des climats les plus électroniques et spatialisés de Coil notamment (« La ralentie », « Peculiar noise loop »). Un disque sur lequel on aime revenir, comme un livre de chevet posé au plus près de son intimité manifeste.
Laurent Catala / Octopus